Avis formulé par les élus CFDT au CSE du 7 mai 2020 concernant le plan de retour sur site en sortie de confinement
Le CSE est consulté ce jour concernant le plan de retour sur site en sortie de confinement.
Les élus CFDT au CSE émettent des réserves quant à la pertinence du mode opératoire selon lequel l'entreprise a déterminé ses conditions de retour.
En effet le plan de sortie de confinement présente une entreprise qui se décline en hors réseau RBWM (sites centraux et secondaires) et réseau RBWM, le réseau CMB n'est pas abordé et il n'est pas fait détail des métiers et caractéristiques des différents sites où sont exercées nos activités.
Pourtant chacune de ces activités présente des caractéristiques et des expositions qu'il conviendrait de prendre en compte tout comme leurs zones géographiques (verte, rouge, orange) qui pèseront sur le risque auquel seront exposés nos collègues.
Si l'entreprise se veut rassurante en ce qui concerne sa capacité à assurer son activité avec aujourd'hui 80% des salariés en télétravail, en revanche le plan de reprise progressive avec 10% pour chaque site CODE, Pôle Elysées, Fussy et Reims, laisse entrevoir un arbitrage entre risques/contraintes qui peut se révéler dangereux.
Nous nous interrogeons aussi sur les taux de présence présentés durant la période estivale, tant sur le Réseau RBWM que sur les sites. En effet cette période est généralement consacrée aux congés d'été. Ainsi avec +30 à 40 % de présence en plus en juillet puis passage à 50 % en Aout, comment se déclinent ces taux ramenés aux salariés présents ? Une réduction des congés est-elle un scénario sous-jacent à ce plan ?
Les élus sont aussi très inquiets des conditions de nettoyage et de désinfection des lieux de travail et de leur organisation pour assurer une situation sanitaire correcte. Ils craignent notamment que le personnel des agences RBWM doive assurer lui-même le nettoyage après le passage de chaque client et que cette mission soit dévolue aux salariés de la ligne d'accueil.
Le projet présenté est à la fois succinct, peu précis et nécessite clairement de clarifier les règles de prévention en tenant compte des contraintes des différents métiers exercés dans l'entreprise.
Les élus s'interrogent également quant aux distorsions importantes qui existent entre d'un côté le message rassurant de la Direction définissant comme priorité absolue la santé de ses salariés et des clients et de l'autre côté les nombreuses remontées des salariés nous alertant sur le comportement
de leur manager. La Direction précise que les personnes ne pouvant revenir sur site poursuivent leur activité en télétravail alors que dès à présent des managers effectuent un recensement de leurs collaborateurs et exercent des pressions pour un retour sur site. Ceci évidemment nous inquiète.
Nous estimons à ce stade, que le Télétravail est à ce jour le mode de travail le plus adapté pour protéger les collaborateurs d'HSBC France du risque de contamination au virus. Par ailleurs il permet à l'entreprise de réduire son empreinte carbone et ainsi répondre aux grands enjeux écologiques qui
nous concernent collectivement.
Le maintien du télétravail permettra surtout d'analyser les contraintes (conditions de transport, accès aux sites, restauration, etc..) qui pèseront sur nos salariés à compter du 11 mai et disposer ainsi d'une meilleure visibilité de l'environnement contraint dans lequel nous allons évoluer ce qui permettra d'adapter le plan pour tenir compte de la réalité.
Sur le plan social, les élus CFDT tiennent à rappeler que du fait des mesures de confinement et du recours massif au télétravail rendu nécessaire afin d'assurer la continuité de l'activité de l'entreprise, les salariés se sont vus contraints d'accepter l'exécution de leurs missions à leur domicile et ce sur la
totalité de la durée de travail effectif. Cette situation a créé une sujétion particulière et engendre des frais liés à l'occupation du domicile privé à des fins professionnelles. Elle va encore perdurer de nombreuses semaines et probablement plusieurs mois.
Dans le contexte exceptionnel de la pandémie Covid-19, la CFDT a revendiqué le maintien de l'allocation de titres-restaurant pour les salariés en télétravail habituellement bénéficiaires de cette attribution. Cette mesure a été appliquée. Au nom du principe d'équité, notre organisation syndicale
par l'intermédiaire de ses élus au CSE a également insisté pour que les salariés travaillant habituellement sur tous les sites centraux et administratifs soient également indemnisés. Il ne peut selon nous y avoir deux poids deux mesures.
Pour toutes ces raisons, nous appelons la direction à décaler son plan de sortie de confinement à une date ultérieure où l'ensemble des parties prenantes, partenaires sociaux compris, estimera que des conditions internes et externes seront réunies pour garantir la sécurité des collaborateurs et ainsi permettre un retour progressif sur le lieu de travail en toute sérénité.
Nous appelons également la direction à prendre des mesures de reconnaissance des efforts accomplis dans un esprit d'équité pour tous les salariés qui ont apporté leur contribution au plan de continuité de l'activité. Pour mener à bien ce plan de retour sur site en sortie de confinement, l'entreprise ne peut pas négliger les mesures de justice sociale qui doivent l'accompagner.
Vous retrouverez l'intégralité de l'avis en pièce jointe.