Au terme de la présentation du rapport de l'expert, des différents documents et des débats, le CSE fait, une nouvelle fois, le constat qu'HBCE mène une politique d'économies financières qui pèse sur le corps social.
Ceci se traduit notamment par :
- Une réduction des effectifs : au 31 décembre, HBCE compte 4,5% de salariés en CDI actifs en moins qu'en 2019, en 12 ans l'entreprise a perdu plus de 22% de ses effectifs ;
- Un nombre élevé de postes vacants : les recrutements ont nettement diminué en 2020 (moins de la moitié par rapport aux recrutements opérés en 2019), 460 postes étaient vacants au sein d'HBCE fin juin 2021 (dont 61% relèvent de RBWM et 23% de CMB ce qui représente 10% des effectifs de RBWM et 9% de ceux de CMB). Cette situation affecte lourdement les salariés qui portent une charge de travail supplémentaire ; en outre cette situation pourrait s'aggraver avec la mise en oeuvre des plans en cours ;
- Des salariés désabusés qui quittent une entreprise qui ne sait pas les retenir : un départ sur 5 se fait dans les deux premières années (60% au sein de RBWM), 47% des départs sont des démissions et le taux de départs d'HBCE est plus élevé que celui du secteur AFB (10,1% pour HBCE versus 8,7% pour l'AFB) ;
- Une diminution sensible du taux de promotion (à 5,9% hors salariés HC contre 7,3% en 2019 ou 9,3% en 2018) ; 40% des effectifs présents en 2009 et toujours au sein d'HBCE au 31 décembre 2020 n'ont jamais été promus de classification en onze ans ;
- Une nouvelle diminution de l'enveloppe d'augmentation des salaires de 26% et des mesures collectives a minima. Cette baisse s'est traduite par un nombre de salariés n'ayant pas eu d'augmentation où n'ayant perçu que la petite mesure collective en forte hausse (42% des salariés n'ont rien eu et 30% moins de 1%) ;
- A défaut d'augmenter les salariés fidèles, l'entreprise recrute des salariés Hors classification à des niveaux de rémunérations nettement supérieurs à celui des salariés en poste ;
- Un système de rémunération qui fait peu de place au collectif : outre la faiblesse des mesures collectives de la NAO (en baisse), HBCE ne verse ni intéressement ni participation à ses salariés contrairement aux autres banques françaises ; les 33 salariés ayant les plus importantes rémunérations variables perçoivent la même part de l'enveloppe (7 M€) que les 2.858 salariés ayant les plus faibles rémunérations variables. Notons ici le seul point positif de l'année 2020, le versement des primes de pouvoir d'achat.
Au-delà de ces constats pour 2020, le CSE tient à exprimer ses craintes que, poussée par cette volonté d'économies encore plus drastiques, la politique sociale de l'entreprise, en particulier à l'égard de RBWM et des activités cédées, ne se dégrade d'ici le transfert.
Aussi, le CSE attend de l'entreprise des gestes forts notamment en matière de recrutements, de garanties sociales, allant au-delà des paroles et de la communication, afin de rassurer les salariés sur leur devenir à court et moyen terme afin de permettre à l'ensemble de l'entreprise de fonctionner plus sereinement.
En matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, le CSE relève en particulier que :
- Le taux de promotion des femmes est en 2020 inférieur à celui des hommes à court terme comme sur longue période ;
- Les augmentations de salaires des femmes en 2020 sont moins élevées que celles des hommes ;
- Les écarts de rémunérations variables entre femmes et hommes à métier et grade identiques sont souvent significativement en défaveur des femmes.
Les inégalités au sein de l'entreprise touchent également la population des seniors. Les plus de 50 ans sont ainsi notamment moins nombreux à percevoir des augmentations de salaire (78% ont eu moins de 1% d'augmentation contre 70% des moins de 50 ans) et ces augmentations sont d'un niveau en moyenne plus faible.
Sur l'ensemble de ces points le CSE attend de l'entreprise une véritable politique active en faveur de l'égalité qui fasse évoluer la situation rapidement.