Face à l’explosion du chômage, la CFDT demande une concertation sur l’emploi
La Dares et Pôle emploi viennent de rendre public le nombre des demandeurs d'emploi pour le mois de mars : 243 000 personnes supplémentaires se trouvent sans activité (+7,5% par rapport au mois de février), ce qui porte à 3 488 600 personnes inscrites à Pôle emploi en catégorie A.
Cette explosion n'est malheureusement pas surprenante. Ce sont les salariés en CDD, en intérim et les travailleurs indépendants qui subissent les conséquences immédiates de l'arrêt de l'activité à la mi-mars.
L'investissement majeur opéré dans l'activité partielle pour prévenir les licenciements et soutenir les entreprises en réduction d'activité est nécessaire, et répond d'abord aujourd'hui,aux risques encourus par les salariés en emplois stables.
La CFDT s'en félicite.
Les salariés en emplois précaires, confrontés aujourd'hui et après le 11 mai à des difficultés de retrouver un emploi, doivent aussi être protégés.
Pour ces travailleurs, la CFDT réaffirme que le gouvernement doit :
- renoncer à la réforme du calcul de l'allocation chômage, reporté en septembre 2020
- revenir à des règles plus protectrices (supprimées au 1er novembre 2019) comme la non dégressivité des allocations et une condition minimale d'activité de 4 mois pour avoir accès à l'assurance chômage. Cette dernière mesure (passage à 6 mois minimum) crée aujourd'hui des situations ravageuses pour des milliers de demandeurs d'emploi qui n'accèdent pas au régime et restent invisibles.
Au-delà de la modification indispensable des règles de l'assurance chômage, la CFDT demande une concertation sur l'emploi dans toutes ses dimensions. Cette première alerte des chiffres du chômage marque les prémices d'une crise économique et sociale profonde et durable. Les conséquences en termes d'emplois exigeront des réflexions et solutions partagées et adaptées à la diversité des situations des personnes.
C'est par le dialogue social national et à tous les niveaux que nous ferons face à cette crise, solidairement et en toute responsabilité.
La CFDT est prête à s'y engager.